Projet Agricol des Femmes


INTRODUCTION :

Afin de mener à bien un projet vital pour la commune de Walaldé et sa banlieue (département de Podor), son environnement (île A Morphil), comme de la Région de St Louis, il s'avère indispensable de maîtriser l'ensemble des données physiques agricoles anthropologiques et foncières, avec une claire perception des potentialités économiques réelles, les problèmes ou difficultés surgies, pour l'amélioration des conditions de vie des autochtones en vue de concevoir le projet sur des bases solides.

Un projet de développement ne peut être conduit dans le domaine du palpable, indépendamment de la maîtrise concrète de la zone, au sein de laquelle il est conçu, et qu'il devra servir.

En regardant l'état des lieux actuels, la nature des problèmes dominants que le projet devra affronter, il est tout à fait naturel que le désir de ce projet est de recourir aux moyens plus modernes de transformation de l'agriculture dans le site et son environnement, pour faire évoluer les structures sociales et mentales en vue d'assurer véritablement, une ouverture de la paysannerie vers une économie moderne.

Enfin le but du projet consistera essentiellement comme à soulever les énergies dormantes de cette zone privilégiée de développement, depuis la construction des barrages et des grands aménagements entamés, malgré la désertification et la sécheresse installées dans la région, il serait bien d'essayer d'amener une ouverture aux changements, des mutations foncières convergentes profondes et participatives sur des bases démocratiques, avec l'appui des méthodes et des techniques culturelles les plus appropriées, par la synergie de la dynamique du groupe, en vue de faire évoluer la mentalité d'une économie de survie vers une économie marchande structurée.

I. CONTEXTE GÉNÉRAL : LES DONNÉES SOCIALES ET ÉCONOMIQUES DE LA ZONE D'INTERVENTION

Le projet a pour cadre la zone de Walaldé dans le département de Podor. Il est situé dans l'épicentre de l'île A Morphil. Les éléments caractéristiques du site, son environnement et la Région, sont cependant suffisamment vulgarisés à différents niveaux d'utilisation par la recherche.



1.1 CONTEXTE PHYSIQUE
1.1.1 UN RELIEF UNIFORME
Dans la zone du projet, le relief est généralement plat. L'un des rares points culminants qui se situe dans l'île, se trouve être la commune de Walaldé. Les sols secs argileux par endroits présentent une fertilité évidente, mais qui accusent une nette tendance à l'appauvrissement provoquée par les variations climatiques et activités humaines, qui mettent en évidence les caractéristiques suivantes :

1.1.2 CLIMAT/PLUVIOMETRIE/HYDROLOGIE
Le régime climatique de la zone à l'instar de tout le reste du pays est caractérisé par l'existence de deux saisons : une saison chaude, et pluvieuse (hivernage), de juillet à septembre marquée par la circulation de harmattan. Et la saison sèche avec une période de froid de novembre à février, durant laquelle soufflent les alizés. Les températures sont variables de 20°C à 40°C. La période chaude prédomine d'Avril à juillet.
Depuis près de trois décennies, le Sénégal a enregistré une très forte régression de la pluviométrie variant de 600 mm à 200 mm. Ces dernières années, la moyenne annuelle de pluviométrie a oscillé entre 150 mm à 200 mm. Cette situation a réduit, voire éliminé considérablement les ressources en eau de surface 'les lacs et marigots) qui naguère emplissaient la zone se sont asséchées et par extension, réduit considérablement le lit DOUE affluent du fleuve Sénégal qui perd ainsi sa consistance et sa navigabilité d'antan. Les forêts de Gonakier, caractéristiques de la zone, ont disparu avec nombre de forêts galeries qui se situaient le long des cours d'eau.

1.2 VEGETATION/LES PRODUCTIONS AGRICOLES ET QUELQUES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT
Dans le contexte de conditions climatiques générales de la zone de la sécheresse extrême prolongée, l'assèchement de milliers d'hectares de peuplement ligneux, une réduction drastique du potentiel de pâturages et des aires de reproduction halieutique, la production des cultures vivrières a baissé considérablement et les cultures pluviales (Jéeri), ont presque disparu. Cette zone est caractérisée essentiellement par la culture irriguée sur des petits périmètres villageois (PIV), et la possibilité de cultures de décrue (Waalo) pendant les années de bonne pluviométrie. Le cumul des sols lourds, de Hollaldé et de Fondé (légers), permet des cultures céréalières et légumières pendant la période fraîche de novembre à février, et pendant l'hivernage, de juillet à septembre. Mais il faut le déplorer, 2 % seulement des terres mises en valeur grâce notamment à l'irrigation sont exploitées. Ce qui met en évidence une sous-utilisation du potentiel d'eau considérable rendue disponible par les barrages. En substance, les cultures caractéristiques de cette zone peuvent être répertoriées comme suit :

1.2.1 LES CULTURES IRRIGUEES
Les cultures irriguées sont devenues un des très fondamentaux de la physionomie de la vallée. Pour beaucoup de ménages, elles deviennent une des composantes privilégiées de leur système de production. Ces cultures occupent généralement les parties hautes des sols alluvionnaires très fertiles, et par endroit, de vertisol qui sont relativement argileux.
Cette frange de terre ne recèle que près de 15 % des produits de subsistance globaux du système de production des ménages, ce qui est insuffisant eu égard au débours importants que cette culture nécessite. Toutefois, ces périmètres érigés en bordure du fleuve et son affluent échappent encore aux effets néfastes de la désertification et de la sécheresse; ce qui doit inciter à leur extension naturellement sur les parties non encore exploitées.
Premièrement, elle se déroule en hivernage, et en contre saison froide. Les espèces les plus significatives sont par ordre de grandeur, le riz qui occupe près de 60 % des superficies, le maïs, le sorgho, et les arachides qui comment à intégrer les habitudes culturales des ménages.
Deuxièmement, quant aux cultures maraîchères, qui s'effectuent à l'encontre de la saison froide avec quelques rares espèces adaptées à l'hivernage, elles accusent une forte évolution: oignon, patate douce, tomate industrielle, pomme de terre, melon, petit pois, gombo, oseille ou bissap et d'autres espèces légumières.

1.2.2 LES CULTURES DE DECRUES
Les cultures de décrue dans les vallées inondables (Waalo), qui débutent en principe vers le mois de novembre, sont en régression du fait de l'irrégularité et de l'insuffisance des pluies et des crues. Les barrages offrent cependant d'énormes possibilités de crues et de revitalisation des vallées fossiles de la zone.
Si la lachûre contrôlée de Manantali (OMVS) pouvait reproduire la crue naturelle d'antan, elle permettrait une culture de décrue, avec un éventail de production plus important de ressources halieutiques d'élevage, et la reproduction des forêts de Gonakier.
Cependant, quand ces cultures se déroulent normalement, elles peuvent offrir prés de 35 % des produits de subsistance globaux des populations, avec les récoltes de sorgho, de patate douce, de maïs, de tomate, du niébé et de pastèque.

1.2.3 LES CULTURES PLUVIALES
La faiblesse et l'irrégularité des pluies, ajoutée à la dégradation avancée des sols sablonneux du Jéeri, ont fait que nombre de paysans se détournent de ces cultures, qui n'offrent plus que de faibles rendements.
Toutefois, par endroits en période de bonne pluviométrie, les cultures de mil ''souna'', de Niébé et de Pastèque sont pratiquées et représentent des produits de subsistance en période de soudure.

II. DONNÉES TECHNIQUES DU PROJET D'INVESTISSEMENT DANS LA PRODUCTION RIZICOLE IRRIGUÉE
2.1 SYSTÈME DE PRODUCTION ADAPTÉ
Deux systèmes de production du riz existent au Sénégal : le riz pluvial, traditionnellement cultivé en Casamance, au Sénégal Oriental ainsi que dans certaines zones du Sine Saloum, et le riz irrigué, typique des aménagements hydro-agricoles de la Vallée du Fleuve Sénégal (VFS) et du Bassin de l'Anambé. La culture du riz pluvial s'apparente à une culture vivrière traditionnelle, demandant peu d'investissements, utilisant essentiellement de la main d'œuvre familiale et présentant des rendements de l'ordre de 1 t/ha. La culture du riz irrigué exige de lourds investissements en termes d'aménagements, associe généralement travaux manuels et mécanisés et permet d'atteindre des rendements de 4 à 6 t/ha pouvant atteindre 9 t/ha dans la VFS. En irrigué, deux cycles de culture par année sont réalisables au Sénégal. Selon la taille et le type d'exploitation, les moyens financiers et la stratégie de production de l'exploitant, le rapport entre le niveau de mécanisation et celui des travaux manuels peut être très variable. De plus, les choix techniques à adopter dépendent largement du mode d'organisation de l'exploitation : adhésion ou non à un système collectif d'irrigation (grands périmètres publics / GPP destinés à plusieurs usagers de type organisations paysannes, périmètres irrigués villageois / PIV destinés aux producteurs d'un même village ou périmètres irrigués privés / PIP plus indépendants par rapport à l'eau).
Les différentes données techniques et économiques présentées dans ce document visent à fournir des paramètres décisionnels (qualitatifs et quantitatifs) pour l'évaluation et la planification du projet d'investissement dans la filière riz irrigué (150 ha). Dans ces données, l'exploitation est considérée comme étant totalement autonome en matière d'irrigation. En d'autres termes, elle n'est pas liée à un système collectif si ce n'est aux exigences et redevances légales du FOMAED (SAED), de l'OMVS ou de la SODAGRI. Toutefois, les exemples de partage de certaines ressources (eau, machines, etc.) sont très nombreux.

2.2 RÉHABILITATIONS OU CRÉATIONS
Il existe près de 50 000 ha de périmètres aménagés abandonnés dans la Vallée. Le coût de réhabilitation de périmètres rizicoles est de l'ordre de 300 000 F CFA/ha. Les raisons de l'abandon des terres ainsi que les coûts effectifs de leur réhabilitation sont dus principalement au manque de moyens techniques et financiers.

2.3 MAÎTRISE DU PLAN D'EAU
Dans un objectif d'intensification, la maîtrise totale du plan d'eau est obligatoire : la conduite de la culture du riz exige une maîtrise du plan d'eau des rizières à quelques centimètres près selon le stade de la plante et des opérations culturales à réaliser. Il faut être en mesure de relever le plan d'eau par les adducteurs (canaux d'irrigation) ou le baisser par les émissaires (canaux de drainage).
Dans la VFS les pentes sont faibles en raison de la topographie de la zone. L'efficacité des deux réseaux (adducteurs et émissaires) dépend étroitement de la qualité des études techniques préalables aux aménagements et du professionnalisme de l'entreprise qui les réalise. Une bonne capacité de drainage est encore plus importante à partir du moment où les terres de culture sont salées. Les deux opérations (adduction et drainage) nécessitent, dans la plupart des cas, un relevage de l'eau par pompage. Dans le VFS, le risque d'inondation lié à une crue doit aussi être pris en compte. Une digue de contour peut s'avérer nécessaire et son coût n'est pas négligeable. L'accès au périmètre en saison des pluies pose souvent aussi un problème si les voiries n'ont pas été stabilisées. Après une forte averse, les terres de la Vallée ne permettent plus le passage des véhicules pendant plusieurs jours.

2.4 COÛT DE L'IRRIGATION
La consommation d'eau nécessaire pour un cycle de 1 ha de riz est de l'ordre de 10 000 m3. La majorité des périmètres irrigués (85%) nécessitent un relevage de l'eau d'irrigation de l'ordre de 1,5 m qui se fait par pompage. Le coût de l'eau (sur la base du gasoil à 750 F CFA/l) est alors de 3 à 5 F CFA/m3, selon le système utilisé (privé isolé, collectif, efficience, etc.). Il a été fixé à 6 F.CFA/m3 dans les calculs économiques pour incorporer les frais d'entretien et de maintenance. Quelques rares périmètres (15%) peuvent être irrigués sans pompage en profitant du plus haut niveau du plan d'eau atteint par le fleuve et du niveau plus bas d'un émissaire ou drain. Cependant, la majorité des périmètres nécessitent aussi un drainage par relevage, c'est-à-dire un 2ème relevage de la fraction d'eau à drainer.

2.5 DURÉE DU CYCLE ET DOUBLE CULTURE
Bien qu'il existe, comme pour toute espèce cultivée, des relations complexes entre les variétés et les périodes de plantation, on peut retenir que le riz repiqué nécessite un séjour de 3 semaines en pépinière et 100 jours au champ. En cas de semis direct, la durée du cycle est légèrement inférieure à la somme des 2 phases grâce à l'absence de rupture. Pour réaliser un double culture, il faut bien choisir variétés et dates de mise en place pour garantir l'adéquation aux conditions climatiques. D'un point de vue climatique, La contrainte majeure est liée aux minima de température (nocturne) qui, en dessous de 18°C empêchent la fécondation de se produire. Au Sénégal, il faut donc que la floraison n'ait pas lieu pendant les périodes potentielles de basses températures nocturnes qui s'étalent de mi-novembre à mi-mai.

2.6 SEMENCES ET VARIÉTÉS
Des variétés performantes existent (SAHEL) et la recherche propose régulièrement de nouvelles variétés, incluant des croissements de variétés locales résistantes et de variétés asiatiques performantes (NERICA). Le meilleur choix reste toujours la prudence et les nouvelles introductions sont à incorporer progressivement dans un programme. Le riz est typiquement une culture qui permet la réutilisation d'une partie de la récolte comme semences. Il faut cependant s'assurer d'avoir un stock de départ le plus performant possible.

2.7 SEMIS DIRECT OU REPIQUAGE
Les techniques d'intensification passent par le repiquage, peu courant au Sénégal mais dominant en Asie et surtout au Mali voisin. Le choix entre semi direct et repiquage est cependant fait par rapport à plusieurs aspects qui peuvent parfois militer en faveur du semis direct : type de sol, niveau de mécanisation, niveau d'intensification recherché. Les meilleurs rendements sont atteints via le repiquage qui permet aussi la mécanisation des opérations d'entretien, qu'elles soient manuelles (petite houe rotative) ou mécanisées.

2.8 NIVEAU DE MÉCANISATION ET TAILLE DES PARCELLES
La mécanisation de toutes les étapes est possible. La taille et la forme des parcelles doivent être adaptées. La mécanisation est difficile si les parcelles, séparées par des diguettes ou des canaux, sont trop petites. En cas de choix de mécanisation intensive, le design de l'aménagement doit privilégier les parcelles longues. A titre d'exemple, la rizière traditionnelle asiatique est souvent une parcelle d'un demi à un hectare. La culture intensive du riz dans les pays développés se pratique fréquemment dans des parcelles de grande taille avec planage du sol au laser, semis et applications agrochimiques par avion et récolte mécanisée. En Australie, un seul riziculteur peut gérer une ferme rizicole de 20 à 30 hectares (Source : IRD).

2.9 CULTURES ASSOCIÉES
La riziculture permet des associations intéressantes à analyser car elles améliorent la rentabilité et participent au résultat agronomique (lutte contre les adventices, fertilité). Sans entrer dans les détails, il faut citer des exemples d'associations très positives avec la pisciculture, la culture d'Azolla et l'élevage de canards ou de porcs qui ne nécessitent que des petits aménagements complémentaires et permettront une diversification très positive des activités de la ferme, qu'elle soit familiale ou industrielle.

2.10 PROTECTION DE LA CULTURE
Au Sénégal, la riziculture souffre de peu de maladies. La seule grande menace permanente est la présence d'oiseaux granivores. Cette menace augmente en cas de succession de plusieurs cycles de culture sur une période prolongée (reproduction accrue grâce à une nourriture abondante). Une façon d'échapper au risque oiseau est d'être le premier à récolter. Toutefois avec les nouveaux investissements dans la production rizicole irriguée et la superposition de nombreux cycles de cultures qui en découlera, cela sera de plus en plus difficile. L'exploitant doit donc s'assurer que des mesures préventives de lutte sont en place et y participer.

2.11 RÉCOLTE DU RIZ
Avant la récolte, la parcelle est mise à sec. Cette opération non seulement contribue à la maturation groupée des grains mais permet aussi le travail de récolte. Celui-ci peut être entièrement réalisé à la main ou entièrement mécanisé. Pour de grandes surfaces, l'utilisation d'une moissonneuse batteuse est inévitable. Cette machine agricole représente à la fois un lourd investissement et une permanente préoccupation en matière de réglages, d'entretien et de pièces détachées qui justifient certainement la disponibilité d'un atelier équipé et la présence d'un technicien formé de bon niveau. La paille de riz, pourtant de faible qualité nutritive pour le bétail, n'est pas utilisée en litière au Sénégal mais bien comme fourrage d'appoint dans les systèmes d'embouche de plus en plus nombreux en zone périurbaine. Une lieuse fabriquant des ballots de taille appropriée à la clientèle sera un investissement vite

Le riz paddy se stocke assez bien lorsqu'il a atteint l'humidité idéale de 12 à 14%. Le stockage doit néanmoins être réalisé dans un entrepôt adéquat, propre et bien protégé de la pluie à raison de 1 à 2 t/m². Pour un stockage prolongé, toutes les mesures devront être prises pour éviter les dégâts causés par la vermine : rongeurs, oiseaux, insectes. L'espace nécessaire est vite important : une production sur 150 ha avec un rendement de paddy de 6 t/ha nécessite 300 à 600 m² de zone de stockage si celui-ci est fait en sacs ! De grosses unités permettant de stocker le paddy plusieurs mois seront de toute façon indispensables à partir du moment où le pays deviendra autosuffisant.
Actuellement les importations sont réalisées en continu et les volumes importés sont adaptés à la consommation. Lorsque ce ne sera plus le cas, le volume nécessaire à la consommation de mi-décembre à mi-juin devra obligatoirement être stocké puisque aucune nouvelle récolte n'est plus possible durant cette période. Un gros producteur doit envisager cette opération qui représente aussi une opportunité économique si le travail d'usinage est réalisé dans la foulée. Les grosses unités sont complètement équipées et disposent de hangar ou de silos de conservation avec séchoirs, ventilateurs et contrôles de la température et de l'humidité en continu, d'équipements d'ensachage, de palettes, d'engins de manutention, de transport par vis, etc.

2.13 USINAGE
Le paddy doit être usiné pour devenir le riz blanc comestible. La 1ère opération est le décorticage, c'est-à-dire la suppression des enveloppes. Le riz débarrassé de ses enveloppes (glumes et glumelles) est appelé riz cargo. Le sous-produit issu du décorticage est la balle de riz. Le riz est alors blanchi par abrasion pour retirer le péricarpe coloré, les téguments et le germe du grain. De cette opération sont issus le riz blanc comestible qui peut encore être poli et le son de riz. La balle a peu de valeur mais le son est recherché en alimentation animale. Les usines de traitement sont artisanales ou industrielles. Le passage par l'usinage est indispensable et lie indissociablement cette opération à la production. Le rendement Le rendement d'usinage moyen est de 2/3 mais peut varier assez fortement selon la qualité du produit brut ou le type de produit final recherché et selon la qualité des équipements et leurs réglages : humidité, taux d'impuretés, taux de brisures, homogénéité, etc.

2.14 COMMERCIALISATION DU RIZ BLANC
Le riz blanc produit est destiné à la commercialisation. Selon la qualité du produit usiné (variété, dimensions, propreté, homogénéité, absence d'attaques de parasites, etc.), différents marchés peuvent être ciblés avec des prix variables. L'usine peut décider de commercialiser en sacs de 50 kg ou en conditionnement familiaux, selon les opportunités identifiées. Au Sénégal, beaucoup de familles achètent encore par sac de 50 kg vu l'économie que cela procure et la grande consommation d'une famille sénégalaise. Les plus petits conditionnements plus ou moins attractifs font aussi leur apparition.

2.15 RIZ BRISÉ – RIZ ENTIER
Le riz importé au Sénégal a toujours été en grande majorité du riz brisé. Il s'agit d'un sous-produit des usines de traitement asiatiques. Les consommateurs se sont habitués à ce type de riz et le passage au riz entier est difficile même si cette mutation devient perceptible avec le riz produit et consommé dans la Vallée. La production en usine de riz - volontairement - brisé réduit trop le rendement d'usine et risque de rendre l'opération non rentable. Le riz doit être commercialisé entier. La préparation du plat familial devra inclure une opération qui peut être réalisée par broyage au pilon ou le consommateur devra s'adapter au riz entier.
Concurrence entre les unités industrielles et les unités artisanales Cela peut paraître contradictoire, mais dans certains pays d'Afrique de l'Ouest, la part de riz paddy traitée artisanalement dépasse sensiblement celle traitée industriellement. Le secteur de l'usinage artisanal y est donc en plein essor. Même si des facteurs externes expliquent cette évolution, le caractère rémunérateur de l'usinage pour le paysan ouest africain en a certainement été l'un des principaux facteurs. En effet, grâce à une autonomie en matière de transformation du produit brut, le groupe de producteurs s'approprie la plus- value des opérations de stockage et de transformation. Ajoutant à cela que la majorité commercialise eux-mêmes le produit fini, ils conservent aussi la marge issue de la commercialisation.
Cette situation, tout à l'honneur des producteurs entreprenant, n'a pas que des avantages : la qualité du travail artisanal reste souvent médiocre et il reste des efforts à produire en matière d'amélioration du rendement mais aussi de la qualité du produit fini (homogénéité, "goût de sac", etc.) qui dérange les consommateurs urbains habitués au riz importé. Mais le plus gros désavantage est le frein que cela induit face à la création de grosses unités de traitement, qui seules, pourraient réellement jouer un rôle prépondérant dans la substitution des importations.
Beaucoup d'entrepreneurs se méfient des paysans qui, soit voudront vendre trop cher, soit ne vendront pas ! Et les investissements dans les usines de traitement sont faibles, les promoteurs craignant de ne pas pouvoir les faire tourner à plein régime et ne pas pouvoir couvrir les importants frais généraux et d'amortissements. La cohabitation est pourtant obligatoire vu la taille potentielle du marché. La situation antérieure où la production locale était marginale par rapport aux importations est en passe d'être révolue. La production locale devra s'industrialiser au moins dans une large proportion si elle veut assurer son rôle.
Pour garantir ses écoulements, un gros producteur devrait aussi investir dans une unité industrielle de transformation, dont la capacité, évolutive, s'adaptera progressivement à la capacité d'achat de paddy qui viendra compléter sa propre production. Inversement, un industriel transformateur devrait aussi investir dans la production. Les chances de succès d'investissements simultanés dans la production et la transformation seront beaucoup plus grandes pour les promoteurs. Finalement, besoins en financements encore plus élevés, joint-venture entre producteurs et transformateurs, etc., la conjoncture actuelle, quoi que l'on en pense, laisse la place à de très belles opérations d'envergure.

III. DONNÉES ÉCONOMIQUES POUR UN PLAN D'AFFAIRES :
PROJET DE 150 HECTARES
Pour illustrer l'opportunité économique que représente la production de riz irrigué, des données économiques sont présentées aux pages suivantes pour l'exploitation (projets type d'investissement) de taille croissante : exploitation de type producteurs regroupés ou gros producteur exploitation de 150 ha avec usine de traitement. Pour faciliter la lecture et l'analyse des données économiques, des regroupements de charge ont été réalisés et des hypothèses de base et réalistes ont été formulées. L'objectif de ces données est de présenter une situation globale pour chaque type d'exploitation qui sera à adapter au cas par cas par les investisseurs potentiels. Actuellement, ce type d'exploitation constitue le système de production majoritaire visant principalement l'autoconsommation et la transformation artisanale destinée à des circuits de commercialisation existants.
Dans le cadre de la , l'État du Sénégal a prévu de reconduire ou de prendre de nouvelles mesures d'accompagnement pour le développement de l'agriculture céréalière et vivrière. Ainsi, comme pour d'autres cultures, la production rizicole sera soutenue grâce à des subventions d'une partie des coûts de production : 50% sur les aménagements hydro-agricoles et sur la majorité des équipements agricoles (tracteurs, charrues, remorques, moissonneuses, pompes et unités de décorticage). Les engrais sont subventionnés à 70% en contre saison chaude et 50% en saison des pluies. Les produits de protection sont également subventionnés à 50%.
Des incitations fiscales et douanières viennent s'ajouter à ces mesures et concernent l'exonération des droits de douane et de la TVA pour les acquisitions de matériel et de l'impôt sur les revenus des nouvelles exploitations agricoles (voir Mesures d'accompagnement prévues par l'État dans le Cahier d'Orientations Stratégiques). Le tableau récapitulatif ci-dessous présent un projet type 150 ha, les comptes d'exploitation prévisionnels (niveau de charges et marge brute annuelle). Les données sont fournies avec ou sans subventions de l'État. Comme le montre le tableau, les subventions se traduiront pour les exploitations essentiellement par une réduction de charges. L'impact des subventions sur le résultat apparaît beaucoup plus important pour les exploitations de taille modeste.

PARAMÈTRES ET HYPOTHÈSES

CONCLUSION
Ce projet est chapoté par différents experts dont une équipe à Dakar, une firme d'expert au Canada et divers équipe basé dans le village de Walaldé. Les promoteurs principaux sont GIE FRASE, Femmes rurales active du Sénégal Emergent ,et Fouta Vision SÉNÉGAL , en collaboration avec des regroupements féminins locaux et les associations des jeunes de l'île A Morphil.
L'impact direct attendu de ce projet c'est l'atteinte de la sécurité alimentaire dans la zone de l'île A Morphil très pauvre et commercialiser les surplus de riz local dans les grandes villes du Sénégal et les pays limitrophes.

Fatimata GAYE